Depuis quinze ans, je travaille des matières premières méconnues, dont on ignore souvent l'origine.
La paille de seigle est une céréale cultivée spécifiquement pour le travail du paillage dans plusieurs régions de France. Sa culture est particulière, et demande des soins de sa récolte (moisson, mise en bottes, traitements, teinture, stockage) jusqu'à son utilisation finale.
La paille de couleur offre une grande diversité pour le paillage polychrome ; celui-ci se rencontrait déjà fin XIXème.
Le rotin ou rotang est issu d'une variété de palmier poussant dans les pays asiatiques, au climat chaud et humide. Biodégradable, très résistant, souple, le rotin sert à la réalisation du cannage traditionnel (français à 6 temps), mais également à la réalisation de tissage de sièges, et de divers mobiliers avec les brins (ou lianes) plus larges. Les possibilités de tissage sont infinies, et la teinte du travail élargit l'éventail des réalisations.
Le raphia est un palmier issu d'un palmier poussant surtout à Madagascar. Les professionnels utilisent une qualité "siège" très longue et assez régulière.
Le papier est utilisé sous plusieurs formes :
Le toron papier et la cordelette, de section d'environ 4 à 5 mm, se pratiquent en tissant de façon "pleine" ou plus ajourée. Le résultat est surprenant, de couleur variée, et la grande résistance du travail peut aller jusqu'à une quarantaine d'années.
La corde danoise est un brin de papier d'environ 3,5 mm, très souvent utilisée pour couvrir les assises de chaises (ou sièges de facture plutôt contemporaine des années 60), de couleur 'kraft' ou 'camel'. On trouve actuellement une variante de couleur noire.
La lame de papier "japonais" est un produit plat, qui donne un beau résultat esthétique, mais nécessitant plus de rigueur, de soin et d'application car c'est une matière plus fine ; les réalisations sont multiples.
L' herbe de mer est une graminée poussant dans les marais, et issue très souvent de Chine. Elle est de couleur verdâtre, grise, très douce, et donne un paillage brut (ou mat).
En France, on trouve encore la paille de marais ou rouche qui est plus agressive. Le travail est plus ou moins blessant, mais le résultat visuel est de qualité. La résistance de ces deux "joncs" est assurée.